Les membres de la Chambre des Rois et Chefs Traditionnels de côte d’Ivoire (CNRCT) ont été formés au désarmement communautaire. Les travaux qui ont duré deux jours se sont déroulés récemment à l’hôtel parlementaire, dans le district de Yamoussoukro.
L’initiative est de la Commission nationale de Lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (ComNat-ALPC) avec le soutien de l`ambassade du Japon et du PNUD.
Cet atelier de renforcement de capacités de la Chambre des Rois et Chefs traditionnels va permettre de mettre en œuvre un plan d’action efficace en matière de stratégie locale de sécurité qui induit une synergie d’action entre les communautés et les décideurs.
L’objectif étant de contribuer à l’amélioration de l’environnement sécuritaire ivoirien.
Se présentant comme des relais privilégiés dans la lutte contre la prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petits calibres surtout dans un contexte marqué par les nouvelles menaces liées au terrorisme/Djihadiste, les rois et chefs traditionnels sont impliqués afin de permettre le renforcement du dispositif sécuritaire en Cote d’Ivoire.
Gbizié Lambert l’un des vice- présidents de la CNRCT, au nom du président de la Chambre des Rois et chefs traditionnels, Nanan Awoulè Tanoé Désiré a salué l’initiative de la
ComNat-ALPC en partenariat avec le Japon et du PNUD. ‘’Qui mieux que les garants de la tradition en proximité avec la population peut mieux véhiculer le message du désarmement ?’’S’est-il interrogé. Il a félicité et encouragé l’initiative avant de déclarer ouverte l’atelier de formation.
Selon la ComNat-ALPC , la production mondiale des armes légères de petit calibre est estimée à 500 millions dont 30/100 sont dans des stocks légaux ,soit 630 millions d’armes en circulation illégale. Tel est planté le décor mondial. Les membres de la Chambres des Rois et Chefs traditionnels (CNRCT) ont été instruits dans ce contexte à la définition des armes lourdes et de petits calibres, leurs caractéristiques, leur prolifération et leurs effets néfastes dans le monde. La ComNat-ALPC de par ses Commissions déconcentrées créées sur l’étendue du territoire national entend s’appuyer sur ces Chefs de communautés, les Comités locaux de Sécurité et les points focaux des Organisations de la Société Civile (OSC). Ce sont pour ComNat-ALPC, des outils de soutien du dispositif permanent de lutte contre la prolifération et la circulation illicite des ALPC et de la sécurité communautaire. Ce nouvel appui selon la ComNat-ALPC permettra de renforcer les résultats de la première phase du programme (2012-2015) et d’accompagner laComNat-ALPC dans la mise en œuvre de son Plan d’Action 2015-2017. Il s’agira de renforcer les capacités des Institutions nationales engagées dans la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, d’organiser des opérations de collecte d’armes et munitions, d’accompagner les déposants par des mesures incitatives dans les différentes zones cibles et de soutenir le processus de sécurisation et de gestion des armes détenues par les Forces Nationales.
Par ailleurs, cette seconde phase permettra de renforcer le dispositif sécuritaire en Côte d’Ivoire par l’implication des Rois et Chefs Traditionnels à travers des actions de sensibilisation et de collecte d’information relative à la circulation des ALPC. Il s’en est suivi un débat sans langue de bois ; débat au cours duquel les leaders communautaires (les membres de la CNRCT) se sont indignés quant à la fabrication de ces armes furent elles artisanales ou industrielles. Ils se sont engagés à travailler en synergie avec les autorités tout en interpellant celles-ci à œuvrer aussi pour leur protection. Une inquiétude soulevée due à des menaces de mort que certains d’entre eux subissent dans des villages, parce que diront-ils : ‘’il arrive que tu dénonces une personne ayant frauduleusement une arme et qu’après, l’on ne sait par quelle magie, cette personne se retrouve en liberté et ipso facto veuille se venger. Lorsque travaillant en synergie avec des forces de l’ordre locaux, un leader communautaire avertit ces forces qui informent après l’indélicat portant l’arme illégale révélant le nom du chef traditionnel qui l’a dénoncé. Ce n’est pas étonnant que cette personne veuille se venger.’’ Ils souhaiteraient donc qu’une sensibilisation soit faite du côté des forces de l’ordre de Côte d’Ivoire, surtout celles qui cohabitent avec eux dans les communautés parce que l’on ne voudra pas une chose et son contraire, soulignent-ils.
La question des ‘’dozos’’, les chasseurs traditionnels qui disent assurer la sécurité dans certaines localités a été soulevée de manière franche. Tous ont souhaité qu’elle soit réglé définitivement parce que le rôle du ‘’dozos’’ soutiennent-ils, ce n’est pas d’apeurer les populations. Par conséquent leur retour au bercail est nécessaire. Telles sont entre autres, les inquiétudes des membres de la CNRCT. La ComNat-ALPC dit avoir pris bonne note.
Au terme du séminaire de formation des membres de la Chambre Nationale des Rois et Chefs (CNRCT), des recommandations ont été faites, à savoir :
-La Collecte des ALPC via une sensibilisation en synergie avec la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels (CNRCT) ;
– La Destruction des ALPC ;
– Le marquage ;
– L’enregistrement ;
– La sécurisation ;
– Le contrôle des ALPC ;
– La réduction de la violence armée.
L’engagement et la mobilisation pour le désarmement communautaire dans le cadre de la sécurisation font partie des priorités de la Chambre des Rois et Chefs traditionnels qui se veut un outil majeur du développement socio-économique de la Côte d’Ivoire.
Par Ténin .E.Zadi